Ramassage du dépôt d’algues

Bien que les algues vertes fassent partie de l'environnement aquatique naturel, au niveau mondial, on constate une augmentation de l'abondance et de la fréquence des dépôts d’algues. Ces dépôts d’algues sont principalement constitués de l’espèce Ulva spp. (sous forme filamenteuse ou en lame), dont la biomasse augmente du début du printemps à la fin de l'été. Ces proliférations d'algues ont plusieurs origines, toutefois elles sont principalement dues à des apports anthropiques : ruissellement agricole, effluents industriels et d'égouts et augmentation de la température de la mer.

Ces activités provoquent un phénomène d’eutrophisation en raison de l'enrichissement de l’eau en nutriments et en matières organiques, en particulier en azote et en phosphore, ce qui entraîne une augmentation de la croissance des algues puisqu’elles absorbent les nutriments beaucoup plus rapidement que les autres espèces présentes. L’augmentation des dépôts d’algues peut être très rapide et peut provoquer plusieurs problèmes, notamment une augmentation de l'envasement, une diminution de la disponibilité de la lumière, une accumulation de la matière organique et une augmentation des conditions anoxiques.

L'un des volets de travail du projet vise à réduire rapidement ces dépôts d’algues, physiquement par bateau et à la main, afin de réduire l'impact de l'eutrophisation et d'éliminer les nutriments disponible dans les algues.

Les quatre sites sur lesquels cette méthode sera mise à l’épreuve sont basés au Royaume-Uni et en France : The Solent, Langstone Harbour et Poole Harbour, Holes Bay, en Angleterre ; la Baie des Veys, Calvados et la vasière du Lédano, Côtes d'Armor, en France.

À la suite de ces tests, nous comptons utiliser les données générées pour produire un modèle prédictif et une carte interactive en ligne que pourront consulter d'autres organisations, utilisateurs et parties prenantes afin d’identifier les meilleurs endroits et périodes de ramassage des dépôts en France et ailleurs.

Les responsables du projet, l'Université de Portsmouth (UoP) et le Centre d'Étude et de Valorisation des Algues (CEVA), avec l'Université de Caen Normandie (UCN) et l'Université de Bournemouth, collaborent sur ce volet passionnant du projet RaNTrans, avec l'aide d'ARGANS et de Natural England. Le CEVA en collaboration avec le CEFAS aidera à générer un modèle de prévision du dépôt d'algues disponible en ligne. Leur expérience est significative dans le développement de modèles locaux et 3D des proliférations algales côtières comme le modèle MARS 3D-Ulves (développé par l'Ifremer et consolidé par le CEVA sur l'aspect biologique du phénomène).